Publié le 27/02/2023, larep.fr
Inclusion. Voici le maître mot de l’Association des jeunes du Laos et leurs amis, dans le quartier de l’Argonne. Une mission renforcée par l’arrivée d’un aide-soignant en reconversion. Les parents d’enfants porteurs de handicap ont parfois du mal à trouver des structures associatives et/ou de loisirs prêtent à accueillir leurs progénitures. L’Association des jeunes du Laos et leurs amis (Ajla), située dans le quartier de l’Argonne, en a fait son cheval de bataille et ne cesse de prôner l’inclusion. Elle s’occupe des jeunes de 6 à 17 ans et compte près de 400 adhérents.
En 2022, l’Ajla embauche Alain Makabakayele, aide-soignant en reconversion. La présence d’un professionnel de santé est une aubaine pour l’association, qui accueille des enfants porteurs de handicap ou d’une maladie. Pour les familles, c’est un vrai soulagement. Salwa est maman de deux garçons autistes, dont l’aîné, Abdelkarim, 10 ans, souffre d’un autisme sévère.
Un soulagement pour les familles
“Au départ il ne parlait pas, il se frappait la tête contre le sol, témoigne la mère de famille. On m’a vite coupé les ailes quand on m’a dit qu’il n’y avait pas d’avenir pour ces enfants-là et qu’on m’a dirigé vers les hôpitaux psychiatriques.” Salwa retrouve espoir lorsqu’elle pousse les portes de l’Ajla. Son fils y côtoie de nombreux enfants et les progrès sont notables.
“Pour la première fois, il a participé à un pique-nique. À l’école, ce n’était pas possible. Ils jugeaient que c’était trop compliqué avec les troubles d’alimentation d’Abdelkarim.”
SALWA (maman d’un garçon autiste)
Le jeune Orléanais est également parti à Arville (Loir-et-Cher) pendant cinq jours, lors de l’été 2022, avec les membres de l’Ajla. “C’est incroyable”, sourit la maman. Aujourd’hui, le garçon parle correctement, va à l’école quatre jours par semaine et est partiellement autonome dans les gestes du quotidien. L’association accueille également trois enfants diabétiques, dont un petit garçon de 8 ans atteint de diabète de type 2 et sous pompe à insuline.
“La maman est plus rassurée de savoir que je suis là. Ça lui permet aussi de souffler un peu.” ALAIN MAKABAKAYELE (ancien aide-soignant)Alain s’est tourné vers le métier d’éducateur-animateur sportif au début de la crise du Covid. Auparavant, l’homme de 29 ans a exercé aux urgences de l’hôpital de Tours et au centre hospitalier de l’agglomération montargoise.”Depuis tout petit, je voulais travailler dans le milieu médical et prendre soin des miens. Mon expérience m’aide beaucoup. Je me suis forgé un vrai mental”, avoue-t-il.
“Il ne panique pas, il sait faire et il s’adapte en fonction de l’enfant. Nous offrons la possibilité à l’enfant de s’isoler avec Alain lors de ses crises et d’être rassuré.” SABRINA JOACHIM (médiatrice enfance-famille)
“C’est très important d’avoir quelqu’un de qualifié. Il faudrait que cette expérimentation soit généralisée dans les autres quartiers d’Orléans. J’espère qu’elle portera ses fruits au niveau national”, confie Fouad Benhalla, le président, qui projette déjà de faire venir une psychologue. La présence d’Alain permet, aussi, la tenue d’actions de sensibilisation auprès des familles (gestes de premiers secours, etc.). L’Ajla souhaite organiser des ateliers de prévention au diabète, avec l’appui d’une infirmière. L’alimentation, l’activité physique, la glycémie et tout ce qui attrait à cette maladie chronique seront évoqués.