L’association de l’Argonne a été contrainte de quitter le Clos-Gauthier. Même si elle continue d’assurer ses nombreuses missions, elle espère plancher rapidement sur un nouveau projet.

L’immense arbre peint sur un mur du local de l’Ajla (Association des jeunes du Laos et leurs amis), au Clos-Gautier, à l’Argonne vit dans le silence depuis le 4 juillet. Les rires, les débats, les projets n’y résonneront plus. Ce jour-là, l’association a fermé la porte sur vingt années de sa vie.

“Le lieu était vétuste. Les résidences vont être démolies…”, argumente David Prage, responsable de l’Ajla. “Ça fait mal au cœur…”, admet Yassine Achboun, responsable des animations pour les 11-17 ans. “Une page se tourne mais l’histoire continue”, le console David Prage.

120 jeunes par jour

Ici, la structure est devenue incontournable. “C’est un lieu de vie, de rencontres. Un espace mythique ancré dans le quartier. Nous avons une utilité sociale ; nous pouvons apaiser les tensions. Et notre présence rassure”, constate le directeur dont l’association est fréquentée, quotidiennement en période estivale, par cent vingt jeunes.

Un phare, donc, dans le quartier pour certains jeunes qui n’ont toujours pas fait la lumière sur leur avenir.

“Des jeunes viennent nous voir en nous disant qu’ils sont nuls alors qu’ils ont tous une intelligence. Nous les aidons à mettre leurs compétences en valeur”, détaille Yassine Achboun

Accompagnement scolaire, aide à l’insertion professionnelle, ateliers couture et culinaire pour les adultes, initiation au français, la structure fourmillent d’initiatives. “Nous prônons la cohésion sociale, la solidarité. Les jeunes récoltent des dons alimentaires, ils participent à des maraudes”, rappelle David Prage.

Accueil

Désormais, le cœur de l’Ajla ne battra plus au Clos-Gauthier. Plutôt au 24, rue Pierre-et-Marie-Curie, non loin des anciens locaux et centre social Marie-Claire Leroy. “Nous pourrons continuer à y organiser nos activités”, assure le directeur.
Seulement, l’avenir à moyen terme, il l’imagine ailleurs. Ou autrement. “Nous devons travailler un projet avec nos partenaires, notamment la mairie.” Investir un nouveau lieu ? Privilégier une extension du centre social ? Aucune piste n’existe aujourd’hui.

Cette nouvelle ambition permettrait alors d’oublier l’arbre symbolique peint sur le mur des anciens locaux de l’Ajla. Autour des branches, les prénoms de tous les jeunes passés par la structure. Déjà une autre époque.